L'Association > Notre Manifeste
Cliquez ici pour télécharger le Manifeste Végane
en PDF (version imprimable) -
FICHIER INEXISTANT
Manifeste
végane
Version
du 29 avril 2016
J'explique ici de
manière très résumée la démarche
qui m'a emmené à devenir 'végane'. Ce mode de
vie n'a pas fait de moi un ermite ou un être asocial (du moins
pas plus qu'avant !). Par contre, je vis en accord avec mes
convictions, ce qui est bénéfique sur beaucoup de
plans.
Ce manifeste s'étoffera au fil du temps, étant
un continuel chercheur (à défaut d'être trouveur
!). Ainsi, les sources peuvent ne pas être dans l'ordre. Vous
n'y trouverez pas d'images choquantes,
bien qu'elles seraient légitimes car elles ne devraient être
insoutenables que pour les personnes qui n'en sont pas responsables.
Si c'est difficile pour vous de voir de telles images, imaginez
combien c'est dur pour les milliards d'animaux qui le vivent au
quotidien...
Bien qu'un
consensus scientifique se dégage pour considérer qu'un
régime alimentaire végétalien bien équilibré
soit au minimum non-néfaste, voire bénéfique
pour la santé, mais
également à plus d'un point (écologie,
répartition mondiale des ressources alimentaires, souffrance
animale, ...), j'ai tenté
d'être le plus honnête possible. Ainsi, vous trouverez en
bas de page des sources neutres
(car non-véganes, comme l'ONU, la Ligue contre le cancer,
l'OMS, etc...) et un formulaire pour me soumettre vos suggestions ou
corrections, afin d’œuvrer
dans la tolérance et sans apophtegme. Je n'ai pas pu sourcer
la totalité de mes informations, mais vous pourrez faire vos
propres recherches et constater mon honnêteté
intellectuelle. N'hésitez pas à me
contacter si vous
trouvez une coquille dans ce manifeste.
Un
choix éthique basé sur des faits (et malgré
certains faits)
Voici
quelques faits :
L'être humain est un animal, seul
représentant de son espèce. Comme chaque animal, cette
espèce est classée ; par exemple selon la
classification phylogénétique -1-
dans la famille des hominidés -2-,
elle-même appartenant à l'ordre des primates (des
'singes' en langage vernaculaire). Nous ne descendons effectivement
pas des singes ... puisque nous en sommes.
Parmi les hominidés,
nous avons le gorille, le bonobo, l'humain, le chimpanzé,
l'orang-outan, ... Ce sont les animaux qui sont le plus proche de
nous, qu'on pourrait improprement comparer à nos frères
sur l'arbre de l'évolution. Bien que l'anatomie comparative a
ses limites, ce sont les seuls animaux avec lesquels nous pouvons
raisonnablement comparer notre régime alimentaire. Tous les
hominidés, à l'exception notable de l'humain, sont
majoritairement frugivores (consomment des fruits au sens botanique
du terme), et minoritairement (de 5% à 10%, voire 15% selon
les espèces) insectivores, omnivores (petits vertébrés
incluant des petits singes), coprophages (les excréments) ou
géophages (la terre).
Seul l'humain dépasse
allègrement la barre des 15% (atteignant selon les époques
et les lieux 90%), ce qui favorise très probablement certaines
maladies (parfois multifactorielles) telles que :
La goutte
(alimentation riche en purines : viande rouge et abats notamment)
Les
AVC (graisses animales -3-)
De nombreux
cancers :
«
Les régimes alimentaires riches en fruits et en légumes
pourraient avoir un effet protecteur contre de nombreux cancers. à
l'inverse, une consommation excessive de viande rouge ou en
conserve peut être associée à un risque accru
de cancer colorectal » -4-
«
A noter que la France compte 60 % de « sous-consommateurs
» de fruits et légumes, avec une moyenne de 285 g
seulement par personne et par jour. Une alimentation plus riche en
fruits et légumes leur permettrait de diminuer les risques
de cancer de 31 %. C'est ce que révèle l'étude
SUVIMAX menée sur plus de 13 000 personnes pendant huit ans.
Cette étude apporte de surcroît des preuves sur
l'impact des vitamines et minéraux anti-oxydants sur la
santé. [...] On sait que les régimes trop riches en
viande, et notamment en charcuterie et viandes cuites à
haute température, augmentent le risque de cancer de
l'intestin. La consommation de viandes ne devrait pas dépasser
10 % de l'apport énergétique quotidien.
De la même manière, les huiles et les graisses ne
devraient pas fournir plus de 30 % de cet apport, alors que la
moyenne française se situe autour de 40 %. » -5-
La
Ligue contre le Cancer parle bien de ces 10% ...
A noter
donc que pour les adeptes d'une alimentation dite naturelle ou
physiologique, il est urgent de réduire la quantité de
matière animale consommée. La totalité des
nutriments se trouve dans une alimentation végane équilibrée
(voire pour ceci l'introduction de la section Recettes
véganes),
hormis la seule vitamine B12, dont la production est uniquement
bactérienne. Ainsi les ruminants sont herbivores stricts, car
leurs multiples estomacs leurs permettent de synthétiser cette
B12. Chez l'humain et de nombreux autres animaux faiblement omnivores
(comme les autres hominidés donc), c'est la mince proportion
de matière animale (et notamment les insectes) qui permet de
subvenir à cette vitamine.
Ainsi, depuis la
découverte de la B12 en 1948 -6-
et notre capacité à en fabriquer d'une part -
l'humanité en fabrique 35 tonnes par an, dont une grande
majorité sert à la complémentation des animaux
d'élevage -7-
à des fins de rentabilité - et à l'amélioration
de nos connaissances en nutrition d'autre part - il est aisé
de trouver la totalité des nutriments hors B12 dans une
alimentation non-animale (lipides, protides, glucides, minéraux
et vitamines) - il n'est plus physiologiquement utile de continuer à
tuer des animaux pour subvenir à nos besoins.
Discriminations
: racisme, sexisme ... et spécisme.
Si il est inutile de définir le racisme ou le sexisme, dans la
mesure où il est communément admis qu'il est moralement
abject de se définir comme étant supérieur à
un autre en raison de race ou de son sexe, le spécisme reste
lui méconnu du grand public. C'est une discrimination basée
sur l'espèce, qui fait de l'espèce en soi un critère
pour déterminer la manière dont un être peut être
traité.
Ma construction mentale
est ainsi bâtie :
Je considère
que la vie de chaque être sentient est aussi précieuse
que la mienne, indépendamment des critères exposés
ci-dessus.
Je considère
également que l'habeas corpus s'applique à
l'ensemble des animaux.
De même, je
considère que le droit à la légitime défense
s'applique pour tous (si un être m'attaque, quel qu'il soit,
je tenterai d'abord de me soustraire à son influence, et si
cela est impossible je me défendrai pour faire valoir mon
propre habeas corpus).
Chaque être a le droit de pourvoir à
ses besoins, fussent-ils néfastes à un autre,
lorsqu'il en va de sa survie ; ainsi le lion chasse la gazelle.
Concernant le dernier point ; Si toutefois un animal
développe son intelligence et trouve le moyen de se passer de
priver de vie d'autres êtres (ce qui est donc le cas de
l'humain depuis peu), il est moralement illégitime de
continuer à le faire. Dans le cas particulier de l'humain,
non-seulement celui-ci continue, mais il a amplifié de
manière phénoménale sa consommation d'animaux,
notamment depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi on
estime que 70 milliards d'animaux terrestres et 1000 milliards
d'animaux marins sont tués chaque année par l'humain
pour sa seule consommation.
Pour les animaux terrestres
(et une petite partie des animaux marins), l'eugénisme est la
règle depuis quelques millénaires, où les
animaux sont sélectionnés, reproduits, élevés
le plus souvent en privation de liberté, leur exploitation
(lait, œuf, ...) planifiée, leur mise-à-mort
inéluctable et réalisée de manière
industrielle et sans respect de l'être (les animaux voient
leur semblables se faire tuer sous leurs yeux avant que ne vienne
leur tour). Pour l'humain il ne s'agit donc plus d'un réflexe
de survie d'un animal dans la nature, mais d'une extermination de
masse parfaitement inutile d'espèces créées
par l'humain. -8- -9-
Imposer
son choix à ses enfants / animaux de compagnie ?
Si je crois qu'il
est mal de tuer pour me nourrir ou me vêtir, pourquoi le
ferais-je pour d'autres ? Il est naturel de transmettre ses
valeurs à ses enfants (certains disent imposer, mais
n'est-ce pas logique de transmettre ce que l'on croit ou sait être
juste ?). C'est ainsi que la majorité des enfants sont élevés
dans la religion de leurs parents, voire reçoivent des
sacrements qui y sont liés (baptême, circoncision,
etc...). On leur impose également nos choix de vie (lieu de
vie, divorce et trajets avec les risques inhérents, ...).
Ont-ils eu le choix pour tout cela ?
Bien souvent les enfants aiment les animaux, ce serait alors
une trahison que de leur donner des animaux morts à manger.
Voilà pourquoi il est important pour moi de ne pas leur
imposer l'exploitation animale. Si une fois adultes et en âge
de comprendre la répercussion de leurs actes sur les autres
(ici en l’occurrence les animaux) et choisissent malgré
tout d'y participer, ce sera alors leur choix "éclairé".
L'immense majorité des personnes qui assument une
éthique végane assument également de se
renseigner afin d'équilibrer au maximum leur alimentation.
Ainsi les enfants végétaliens bénéficient
d'une alimentation au minimum aussi équilibrée qu'une
alimentation dite conventionnelle.
Je voudrais également
rappeler qu'en matière de choix, les animaux tués ne
l'ont pas eu, me semble-t-il, mais surtout ils ne font pas partie du
''cycle de vie'' naturel de prédation ou chaque animal a une
chance de sauver sa vie. Avant même leur conception, ils sont
programmés pour être au service de l'humain.
Concernant les animaux. Si je suivais ma nature,
je mangerais frugivore à 90% et omnivore/insectivore à
10%. Or j'ai fais un choix éthique (qui nécessite de
prendre de la B12) pour me passer de ces 10%. J'applique ce choix
éthique à ceux qui sont sous ma responsabilité
(les enfants) comme expliqué ci-dessus.
Il
est possible d'appliquer ce choix aux animaux sous ma responsabilité
; il existe des croquettes végétales pour les animaux
carnivores tels que chats et chiens -15-
-16-. Leur fournir de
la viande issue d'animaux d'élevage n'est pas naturel. Ce qui
est important, c'est de leur fournir l'ensemble des nutriments
nécessaires à leur vie et bien-être, et que
ceux-ci soient assimilables.
Pour résumer ; de même
que la synthèse bactérienne de B12 permet à
l'humain de s'affranchir de consommer des produits animaux, la
synthèse de taurine et une alimentation végétalienne
correctement étudiée permet de s'affranchir de
l'exploitation animale pour les animaux de compagnie. Les animaux
carnivores dans la nature n'ont pas le choix que de tuer. Ceci est
naturel.
Et
la faim dans le monde ?
Le
mode de vie végane est éthique à plus d'un point
: 80% du soja et 50% du maïs cultivé, principalement OGM
et dans les Pays en voie de Développement, est destiné
au ''bétail'' qui va nourrir en priorité les
occidentaux -10- sous
forme de farine et de tourteaux. Ainsi donc les terres sont
défrichées, polluées aux pesticides (car ces
cultures sont très souvent OGM et donc inondées de
pesticides, étant destinées à l'alimentation
non-humaine), et de plus ne peuvent servir à nourrir les
populations locales.
Pour compléter ce triste
tableau, il faut savoir que les surfaces actuellement cultivées
au niveau mondial pourraient suffire à nourrir plus de 10
milliards d'humains, là où la consommation de matières
animales réduit par 10 l'efficacité alimentaire ; il
faut en moyenne 10 kilos de végétaux pour fabriquer 1
kilo de ''viande'', sans compter l'eau et le pétrole. La
majorité du soja (qui est un légumineuse) consommé
directement pas les véganes provient d'Europe, notamment
d'Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Italie et France (par ordre
décroissant de production). Il est deux fois plus protéiné
que la viande.
Concernant les protéines, très
nombreuses, elles sont toutes bâties avec 22 briques : les
acides aminés. Parmi ces 22 acides aminés, 8 sont dit
essentiels (AAE) car non-synthétisés par le
corps humain. Plusieurs végétaux ont à eux seuls
un taux d'AAE suffisant (soja, quinoa, ...), mais dans la majorité
des cas il suffit d'en associer plusieurs types au cours d'une
journée (par exemple légumineuses et céréales)
pour avoir ces 8 AAE.
Mais ... mais ... mais ... il n'y a
pas que le soja dans la vie ! L'alimentation végane est riche
et variée, et parfaitement adaptée à tous les
âges de la vie -11-,
c'est-à-dire de la grossesse jusqu'à la fin de la vie.
Comme toute alimentation, elle doit bien entendue être
équilibrée.
Ce
que je mange vraiment
(enfin plutôt la petite partie des mes recettes disponible sur
ce site ...).
De nombreux arguments pourraient être
développés pour prouver non seulement l'inutilité
de la consommation de produits animaux, mais également sa
nocivité (pas tant pour l'humain tant qu'on reste sous les
10/15%, mais pour la planète, le partage des ressources,
l'écologie, ...) -18-.
L'élevage est la première source de pollution humaine,
juste devant les transports (aériens inclus), ça laisse
à réfléchir ... -12-.
Quelques arguments sont résumés dans cette image
:
OK
pour la viande et le poisson, mais pourquoi le lait et les œufs
?
Si il est inutile
d'insister sur le fait qu'il faille tuer un animal pour se nourrir de
son cadavre ou utiliser sa peau (le cuir) extraite de
celui-ci, on peut légitimement se poser la question du lait,
des œufs, mais également du miel, de la laine, de la
fourrure, de la gélatine, de la soie, ... (liste
non-exhaustive). Ainsi de manière très résumée
:
Le lait
nécessite que l'on tue le veau à qui il était
destiné (soit un veau pour 8000 litres de lait). Ainsi dans
le monde chaque année, le lait tue environ 100 000 000
(100 millions) de bébés veaux (des bébés
taureaux pour la plupart, les bébés vaches étant
destinées à produire du lait plus tard...), alors même
qu'il devrait être pour eux source de vie. Les vaches
elles-même seront tuées une fois plus assez productives
pour être mangées, en général au bout de
6 ou 7 "cycles".
Les œufs
nécessitent que l'on tue les frères des poules (par
broyage ou gazage) qui les pondent alors qu'ils viennent de naître,
après un sexage effectué quelques jours après
la naissance. En effet les races de poule "pondeuses" sont
distinctes des poules "à chair". Les poules
elles-même seront tuées une fois plus assez productives
pour être mangées, en général pour des
produits de basse qualité (nuggets industriels notamment).
Pour le foie-gras, ce sont les canetons femelles qui sont
tuées. Ainsi dans le monde chaque année au total, les
œufs tuent environ 6 000 000 000 (6 milliards)
de bébés poussins.
Pour
produire du miel, seules les espèces d'abeilles
produisant du miel consommable par l'humain sont utilisées.
Ceci pourrait favoriser à l'avenir l'appauvrissement
génétique (ce n'est semble-t-il pas encore le cas) et
donc la vulnérabilité face aux maladies ou aux
pesticides (qui elle est bien réelle et actuelle). De plus,
le miel prélevé est remplacé par du sirop de
sucre, nutritivement pauvre, affaiblissant d'autant plus les
abeilles. Ceci contribue donc à la baisse dramatique du
nombre de ces animaux -13-.
La
soie nécessite tout simplement l'exploitation de
millions d'animaux (les vers à soie), qui ne sont que des
machines à produire. Pour extraire la soie, les cocons avec
les vers vivants à l'intérieur sont ébouillantés.
Les même processus que pour les abeilles sont observés
-14-.
Les
moutons à laine sont le fruit d'une sélection
multi-millénaire (comme les vaches à lait, etc...) et
sont donc rendus dépendants de l'humain. L'exploitation de
ses animaux se fait avec brutalité, de nombreux moutons
meurent durant leur vie de captivité -17-.
Les australiens, qui fournissent le quart de la laine mondiale,
pratiquent le ''mulesing'', c'est à dire la découpe à
vif de la chair de l'arrière train des moutons afin que les
larves ne viennent pas pondre et abîmer la laine.
La gélatine
est obtenue par l'ébullition prolongée de tissus
conjonctifs (peaux) ou d'os d'animaux (principalement porc, bœuf,
poisson). Présente dans de nombreux produits industriels
comestibles, elle l'est également dans des cosmétiques
et produits ménagers.
Le fromage
contient également, outre le lait bien sûr, de la
présure très souvent animale (jus d'un des
estomacs du jeune veau non-sevré).
La
différence entre une croyance et des faits
Une religion ou une
superstition est une croyance qui n'a pas de fondement factuel et qui
ne repose pas sur une démarche cohérente. Je ne cherche
pas à discréditer toute démarche spirituelle ni
à en démontrer la vacuité morale; bien au
contraire, je crois celle-ci nécessaire d'une part à la
structutation de sociétés évoluées
(religion = religare, ce qui relie), et d'autre part bénéfique
sur le plan personnel (accomplissement de soi-même).
Toutefois j'aimerais insister sur le fait que le
véganisme est un mode de vie éthique basé sur
des faits (tels que la souffrance animale, ou l'obsolescence d'une
alimentation omnivore depuis la découverte de la B12, ...) et
non sur des croyances infondées. En ceci, il est universel. Le
véganisme n'est pas une opinion.
Ainsi, il est
malsain d'opposer la foi avec ce mode de vie, alors même qu'ils
sont parfaitement compatibles si ce n'est complémentaires.
Certaines personnes pensent que la souffrance est inévitable
voire nécessaire dans la mesure où elle peut aider à
évoluer et surmonter des difficultés futures. Certes,
mais ceci s'applique à soi-même, et même si on
peut avoir une dose de fatalisme quant à l'inéluctabilité
de ladite souffrance, pourquoi l'infliger à autrui ? Si vous
pensez que manger des animaux est un mal nécessaire, vous
verrez que ceci n'est plus vrai dans le chapitre suivant. Quelle
autre justification peut-il y avoir ?
Un végane n'a pas
nécessairement à aimer les animaux après tout,
mais le minimum n'est-il pas de les laisser tranquille ? Il faut
parfois savoir dépasser les barrières sociales,
culturelles et mentales...
Mais
que puis-je faire ?
Pendant le quart
d'heure que vous avez utilisé pour lire ce manifeste, 180
humains sont mort de malnutrition dans le monde, et 30 millions
d'animaux non-humains sont mort dans des abattoirs pour quelques
minutes de ''plaisir gustatif''... Face à ce triste constat,
ne vous sentez pas impuissant.
Allez faire un tour dans la section Recettes
véganes
Petite
réflexion de Aurélien
BARRAU
«
Je dois te confesser que cette discussion est délicate pour
moi car elle charrie énormément d'affects.
Sans
faire de point Godwin, juste pour imager mon état d'âme
face à cela, je me sens un peu dans la situation d'un fils de
déporté dont toute la famille aurait été
décimée à Auschwitz et auquel on proposerait la
thèse soutenant que finalement les camps étaient plutôt
bons pour les juifs et les tziganes
(d'ailleurs j'ai vu
l'autre jour un article qui soutenait que Goering était
sioniste : les idées les plus folles seront toujours défendues
...).
Soyons claires : ce n'est évidemment pas
une insulte à ton égard. Je pense, comme Derrida, que
toutes les questions doivent pouvoir être posées.
Mais
certaines sont très difficiles à considérer
sereinement par ceux qui, pour des raisons souvent contingentes, sont
intimement liés à ce qui y est évoqué.
Celui qui dit « je sais que l'industrie de la
viande engendre d'infinies souffrances à des êtres
sensibles (parce que c'est incontestable) et je sais que je n'ai pas
biologiquement besoin de viande (parce que c'est vrai) mais il est
légal d'en consommer donc je fais ce choix et je l'assume »
est cohérent. (Enfin il l'est dans une certaine mesure
seulement car généralement il ne peut pas soutenir les
images des abattoirs,
conséquence immédiate
et irréfutable de son choix prétendument assumé,
ce qui pose quand-même un problème.) Mais celui qui non
seulement
poursuit l'activité et veut de plus se
convaincre qu'il fait du bien à ses victimes, je trouve ça
vraiment lâche et dégueulasse (j'insiste : le mot dur ne
te concerne pas toi, ton interrogation est légitime).
Récemment, un riche universitaire américain
(professeur de neuropsychologie et chrétien fondamentaliste)
m'expliquait que j'étais un salaud
de préférer
systématiquement le train à la voiture car «
tenter de moins polluer est une faute morale », disait-il. Il
arguait que Dieu nous avait commandé de ne mettre jamais le
moindre frein à notre développement ...Et me comparait
à Mao décimant sa population en organisant la famine.
On peut décidément tout légitimer...
De
plus, il me semble tout à fait incorrect de parler d'un débat
quant au sujet évoqué dans l'article chez les
écologistes.
Naturellement, il y a des milliers
de débats, sur tous les sujets ! Mais je crois qu'il faut
faire attention avec les lobbies qui tentent de faire croire à
l'existence de débats clivés qui n'existent pas. Par
exemple, ceux qui nient le réchauffement climatique d'origine
anthropique
(c'est en train de devenir à peu près
aussi cocasse que ceux qui nient la rotondité de la Terre - et
je te jure qu'il y en a encore) aiment à faire croire à
un débat « chez les scientifiques ». Il est
évident que ce débat n'existe pas. Les climatologues
ont tranché la question depuis longtemps.
Il y a
évidemment quelques personnalités isolées qui
expriment des doutes. C'est tout à fait normal, c'est ainsi
que fonctionne la science.
Heureusement, et il ne faut
pas les museler. Quoique dise une communauté de chercheurs,
quelqu'un doit s'opposer, c'est la dynamique de la pensée.
(Même l'existence du monde peut être remise
en cause : un physicien théoricien a proposé que nous
vivons dans une simulation informatique.)
Mais laisser
entendre que la communauté scientifique est divisée est
juste une contre-vérité totale. Un peu comme sur
l'expansion de l'Univers.
A ma connaissance, sur des
milliers de cosmologistes, il y en a un qui pense que c'est faux
(Narlikar).
Et il n'est pas rare qu'on présente
les choses dans les journaux avec une interview de Narlikar face à
une interview d'un autre cosmologiste, donnant l'illusion d'une
communauté divisée ! C'est insensé. Narlikar est
un homme que je respecte en tant qu'homme mais ses arguments sont
juste
absolument faux et aujourd'hui tout à fait
intenables. Il fait industrie de ces idées mais je pense que
lui-même n'y croit pas ...
L'univers en expansion,
comme l'évolution des espèce, la rotondité de la
Terre et l'extinction massive d'origine anthropique sont des acquis.
Concernant donc cet article je crois pouvoir affirmer
que la situation est à peu près la même car la
première fois que je l'ai vu sur FB je l'ai fait suivre à
un ami en thèse « environnement : approche globale ».
Il met moins d'affects que moi dans tout cela, pour lui c'est son
boulot.
Il m'a répondu qu'il était
impossible que cet article fasse du mal à la « cause
animale » parce que personne ne pouvait sérieusement
croire ce qui y était proposé. Il faut dire que
défendre le fait qu'on tue 60 milliards d'animaux chaque année
pour l'alimentation (après, pour beaucoup d'entre eux,
leur
avoir donné un temps d'existence qui fut un pur clavaire)
comme quelque chose de bon pour les animaux, il fallait oser
l'inventer !
J'en viens enfin au fond, un peu rapidement
parce que maintenant je suis en retard :-)
L'article est
insensé parce qu'il compare essentiellement de la viande qui
serait obtenue par prélèvement (quel mot édulcoré
pour dire meurtre) dans la nature à une alimentation
végétarienne provenant de cultures de céréales
! S'il était conséquent il considérerait alors
des végétariens
qui se nourrissent en
cueillant les fruits sur les arbres de forets ! Mais soyons sérieux.
Une chose est vraie dans cet article : les cultures intensives sont
néfastes pour l'environnement et les animaux. C'est tout à
fait exact. Et c'est précisément une excellente raison
pour laquelle il faut combattre l'alimentation carnée.
L'essentiel des cultures aujourd'hui sur Terre sont faites pour
nourrir des vaches, des cochons et des moutons.
C'est un
fait que personne ne peut contester. C'est très facile à
vérifier. Donc tous les arguments comme quoi ces cultures sont
nuisibles sont précisément ceux pour lesquels
il faut diminuer l'alimentation carnée.
Il faut
environ 11 calories végétale pour produire 1 calorie de
bœuf. On trouve des chiffres entre 9 et 13 mais,
en gros, il est incontestable qu'il en faut 10 fois plus. Donc
l'argument est immédiat : pour nourrir les gens avec du bœuf,
il faut 10 fois plus de cultures que pour les nourrir
directement
avec les cultures. De même pour l'immense quantité d'eau
(environ 10 000 litres par kg de viande) que personne ne conteste.
Si on déforeste aujourd'hui c'est précisément
pour faire paître des troupeaux ou mettre en
place des cultures afin de nourrir le bétail.
Même
la filière bovine ne conteste pas cela.
Donc,
oui, l'industrie de la viande est une catastrophe pour les animaux
qui endurent le martyr, pour l'environnement qui est beaucoup plus
saccagé qu'avec des cultures directement utilisées
comme telles (et donc aussi pour les souris qui vivent dans les
champs, pour reprendre l'image de l'article -
comme si
le salopard qui a écrit cela en avait quelque chose à
foutre !) et pour les hommes qui sont nettement moins nourris à
surface cultivée comparable.
En résumé,
si on devenait tous végétarien, il y aurait 10 fois
moins de cultures sur Terre à apport calorique égal.
Donc 50 milliards d'animaux "directement" tués en
moins, et 10 fois moins de petits animaux tués dans les
champs, plus un impact positif énorme sur une diminution de la
pollution et de la déforestation.
Naturellement
les conséquences "fines" sont à étudier
de près. Mais l'image globale est celle-ci.
Tu
sais, je doute beaucoup. Mes choix, Derrida plutôt que Searl,
boucles plutôt que cordes (en physique), Tsipras plutôt
que Merkel, Bach plutôt que Mozart, Rimbaud plutôt que
Verlaine, je suis le premier à en douter. Je changerai
peut-être. Mais s'il est une chose à laquelle j'aimerais
consacrer ma vie
(et un jour j'espère avoir le
courage de le faire) et dont je pourrai enfin être fier, c'est
bien celle-là : ouvrir les yeux de l'humanité sur ce
qu'elle est en train de faire endurer aux animaux. Un massacre d'une
violence inouïe est en cours. On peut philosopher
et ironiser (ce n'est pas ton cas) sur tout.
Mais face à
cette urgence (chaque mois, on tue plus d'animaux que la totalité
des morts de la totalité des guerres de la totalité de
l'histoire de la totalité de l'humanité), moi, je ne le
peux pas. Ça dépasse mes forces. »
Sources
... avec une majorité de site
neutres car
sans rapport avec le véganisme
-1-
Voir sur Wikipedia
la Classification phylogénétique
-2-
Voir sur Wikipedia
et également le Site
Vie subventionné
par la Direction Générale de l'Enseignement SCOlaire
-3-
Voir sur Aidons
Les Nôtres subventionné
par la mutuelle AG2R
-4-
Voir sur le
site de l'OMS (Organisation
Mondiale de la Santé)
-5-
Voir sur le
site de la
Ligue contre le Cancer
-6-
Voir sur Wikipedia
la vitamine B12
-7-
Voir sur le
site B12 deficiency
-8-
Voir sur Wikipedia
la Comparaison entre la
situation actuelle des animaux et la Shoah
-9-«
As often as Herman had witnessed the slaughter of animals and fish,
he always had the same thought: In their behavior toward creatures,
all men were Nazis. The smugness with which man could do with other
species as he pleased exemplified the most extreme racist theories,
the principle that might is right. » dans son livre Enemies, A
Love Story (ASIN: B0000DS8XZ) ((ISBN 0-374-51522-0)).
Isaac
Bashevis Singer (1983). The Penitent, Farrar, Straus, Giroux. p. 39
(Traduction française: Le Pénitent; éditeur :
Stock; 26 septembre 1984; collection : Nouveau cabinet cosmopolite;
broché: 165 pages; (ISBN 223401736X et 978-2234017368))
-10-
Voir sur le
site BlocPot,
un parti politique Canadien, lui-même bien sourcé.
-11-Voir
sur le
site de
l'Association de Professionnels de Santé pour une Alimentation
Responsable. De même, la position de l'Association Américaine
de Diététique (ADA) reste globalement inchangée
par rapport à la précédente version, à
savoir que : «
La position de l'Association Américaine de Diététique
est que les alimentations végétariennes (y compris
végétaliennes) bien conçues sont bonnes pour la
santé, adéquates sur le plan nutritionnel et peuvent
être bénéfiques pour la prévention et le
traitement de certaines maladies. Les alimentations végétariennes
bien conçues sont appropriées à tous les âges
de la vie, y compris pendant la grossesse, l'allaitement, la petite
enfance, l'enfance et l'adolescence, ainsi que pour les sportifs. »
-12-
Voir sur le
site du FAO,
un organe de l'ONU (Organisation des Nations Unies)
-13-
Voir sur Wikipedia
Les pratiques apicoles et
agricoles intensives
-14-
Voir sur Pour
la Science
-15-
Voir sur le
site d'une
assurance animale
-16-
Voir sur le
site de
David Olivier
-17-
Voir sur le
site de
Notre Planète
-18-
Voir sur le
site Libération
Des
corrections ou suggestions ? Utilisez
le formulaire pour
me contacter !